KIT’INCLUS, CHAPITRE 5 : PROPOSER UN MUR D’EXPRESSION !
Et si la sensibilisation et le débat commençaient dès les couloirs de vos campus ? Comment proposer des espaces de réflexion et de discussion sur un lieu de passage, entre le CROUS et les amphis ?
Voici quelques idées grappillées pendant la Campagne Handivalides auprès des étudiants strasbourgeois et au fil de nos expériences !
Le mur d’expression, kesaco ?
C’est tout simplement le même principe qu’un forum de discussion en ligne mais en version papier.
A l’école de Management de Strasbourg, les étudiants ont mis en place pendant la journée Handivalides qu’ils organisaient avec Starting-Block un « mur d’expression» c’est-à-dire un espace d’expression libre où chaque participant à la journée pouvait venir noter à tout moment une phrase, une réflexion, une remarque, une question…
Le « mur » permet à chacun-e d’être autonome dans sa prise de position et indépendant-e des animateurs. Cela permet aussi de pouvoir exprimer une inquiétude, potentiellement une peur sur le handicap, sans s’inquiéter du regard de l’autre !
Le mur peut inciter certain-es à oser (enfin !) poser une question qui les taraude depuis longtemps sur le handicap mais qu’ils n’ont jamais osé exprimer. On peut aussi y lire les réflexions des autres et enrichir son questionnement.
Finalement, le mur d’expression, c’est aussi une autre forme d’écoute et d’échanges !
Concrètement, comment on s’y prend ?
Il suffit d’installer à différents endroits du campus, bien identifiés, une grande affiche ou un panneau avec une question ouverte qui s’adresse à tous.
Chaque personne peut alors ajouter sa contribution, sous la forme de son choix et de façon anonyme : questionnement, mots, dessin, peu importe.
On peut aussi reprendre une remarque déjà écrite sur le mur pour la compléter, la remettre en cause ou la questionner.
Quand la technologie s’en mêle !
A l’IUT de l’Université de Strasbourg, c’est sous forme numérique, avec une tablette graphique mise à disposition que les étudiants ont été invités à s’exprimer pendant la journée Handivalides. Une bonne occasion aussi pour faire découvrir aux participant-e-s un outil utilisé par les étudiants handicapés moteur pour la prise de notes en cours ! La tablette graphique leur permet de projeter directement au tableau leurs réponses aux exercices demandés, sans avoir à se déplacer.
C’est un exemple original qui montre que mur d’expression et réflexions sur l’accessibilité peuvent être associés !
Quelle question poser ?
Choisissez bien la question à poser. Elle doit être suffisamment large pour permettre un vrai questionnement sur le handicap tout en s’appuyant sur l’exemple de la fac ou de l’école. Il faut surtout qu’elle parle aux personnes que vous souhaitez interpeller !
Par exemple à l’EM Strasbourg, deux grandes questions étaient proposées aux étudiants pour la journée Handivalides 2013: « L’EM accessible, c’est quoi pour toi ? » et « L’EM inclusive c’est quoi pour toi ? »
Où s’installer ?
Au niveau du choix du lieu, comme pour toutes vos actions, il vous faudra être un peu stratégique. Inutile de proposer un mur d’expression dans un lieu qui n’est pas fréquenté par les étudiants.
Au contraire, appuyez vous sur les lieux de vie et de passage comme le Resto U, la cafète… Pour déclencher la réflexion, vous pouvez aussi coller différentes grandes questions ou grands slogans un peu partout sur le campus pour interpeller les étudiants et leur donner envie de réagir !
Les autres formes possibles
Vous pouvez également reprendre le principe des hommes sandwichs et vous promenez sur le campus en portant le mur d’expression ! A vous d’interpeller les étudiant-e-s que vous croiserez pour lancer la discussion et les inciter à écrire leur opinion sur votre mur d’expression mobile.
Avec une question très ouverte et un peu provocante, vous pourrez facilement leur donner envie de discuter. Par exemple : « une personne valide peut-elle aussi être en situation de handicap ? » ou « toute les personnes handicapées ont-elles besoin d’aide ? ».
Plusieurs associations d’éducation populaire proposent et mettent en place différentes formes de débat dans la rue, auprès des passants. On appelle ça les porteurs de parole. Pour plus d’infos, voilà le site de l’association Matières Prises.
Et ensuite ?
Attention, si le mur d’expression est une première façon de déclencher le débat, cela n’est pas non plus un vrai temps d’échange. C’est donc à vous d’inventer la suite et de savoir comment exploiter tout ce qui en ressortira !
A Strasbourg, le mur d’expression a été mis en place dans le cadre de la journée de la Campagne Handivalides et est resté pendant toute la semaine qui a suivi. Les contributions viendront nourrir les réflexions internes à l’école et permettront aux membres du bureau de la diversité, porteurs de la journée, de préparer de nouveaux temps d’échange au sein de l’établissement.
En conclusion, le mur d’expression n’est pas une fin en soi mais vous permettra de déclencher le débat et de mieux connaître les idées qui circulent sur le campus ! C’est une des manières d’entamer un travail de sensibilisation sur la question du handicap.
Et vous, comment vous y prenez vous dans vos association pour déclencher le débat ? Ecrivez à contact@starting-block.org
Retour aux autres chapitres du Kit-Inclus