Un potager sur le toit, des arbres fruitiers nains sur un balcon, des légumes de saison dans un jardin communautaire, l’agriculture urbaine est plus qu’une tendance. C’est devenu un mode de vie dans les villes du monde et les initiatives se multiplient, offrant une vision d'un futur où la nature s'invite dans les agglomérations. Cette solution est innovante pour relever les défis de la croissance démographique, de la sécurité alimentaire et du changement climatique.
Qu'est-ce que l'agriculture urbaine ?
L'agriculture citadine, comme son nom l'indique, est la pratique agricole en ville et dans les périphéries. Que ce soit la culture, l'élevage ou les deux, constituent l'agriculture urbaine. Elle peut se faire sur les toits, sur les murs, sur les balcons, les terrasses, les jardins privés et les jardins partagés.
L'agriculture urbaine est une pratique innovante
L'agriculture en ville n'est pas la même que celle pratiquée à la campagne. Les conditions ne sont pas les mêmes, les rendements et les formes aussi. Cultiver des fruits et des légumes dans une cité peut se faire en 4 grandes catégories :
- les potagers : que ce soit individuel ou collectif, la culture peut se faire sur des petites surfaces (balcon, terrasse, jardin) pour une consommation personnelle.
- les fermes : celles-ci permettent d'avoir une production un peu plus importante et se font sur les toits, les bâtiments abandonnés ou des terrains vagues. On peut y trouver à peu près tout : poissons, viandes, fruits et légumes.
- les murs : généralement, on les appelle murs végétalisés, c'est-à-dire, les recouvrir de plantes pour créer des espaces verts verticaux. Cela permet d'isoler les bâtiments et de contribuer à la photosynthèse.
- les cultures flottantes : une solution intéressante, car la culture se fait sur les plans d'eau de la ville.
C'est vers les années 1970 que l'agriculture urbaine s'est vulgarisée avec les jardins partagés. Depuis, elle s'est diversifiée et s'est professionnalisée. Les nouvelles technologies jouent aussi un rôle important dans l'expansion de ce type de culture. Il existe par exemple l'hydroponie et l'aquaponie qui sont des techniques hors-sols. Outre les techniques, il y a aussi les matériels, comme les capteurs (température, humidité, pH) et l'automatisation des tâches. Et bien entendu, il existe les applications mobiles pour la gestion, la mise en relation et la sensibilisation du grand public.
Quels sont les avantages de l'agriculture urbaine ?
L'agriculture en ville est avantageuse sous bien des formes : l'environnement est plus sain et contre balance avec la pollution, les habitants ont un accès rapide à des aliments frais et locaux, l'économie et le lien social se développent, la biodiversité s'enrichit et la sensibilisation des citoyens est directe.
L'agriculture urbaine offre de nombreux bénéfices
Que ce soit sur le plan environnemental, social, économique ou sur la santé, l'agriculture urbaine offre beaucoup d'avantages.
Sur le plan environnemental, la qualité de l'air s'améliore, car les plantes absorbent le CO2 et lâchent de l'oxygène. Les îlots de chaleur diminuent, puisque les plantes captent une partie du rayonnement du soleil et les eaux pluviales sont mieux gérées. Les sols avec des cultures contribuent à retenir une partie de la pluie.
Sur le plan sécurité alimentaire, l'agriculture urbaine permet l'accès à des fruits et des légumes de proximité et de saison pour une alimentation saine et diversifiée. Et en cas de crise, la production locale assure une certaine autonomie.
Sur les autres plans, cette culture crée des emplois, dynamise l'économie locale, renforce le développement du lien social et la cohésion. Elle a aussi l'avantage de créer des habitats pour de nombreuses espèces, de valoriser des espaces non utilisés (toit, murs…) et de sensibiliser surtout les enfants.
Quelles sont les techniques d'agriculture citadine les plus efficaces ?
Il existe plusieurs techniques pour faire de l'agriculture citadine, telles que l'aquaponie, l'hydroponie ou la permaculture. Cette dernière est la plus utilisée dans les villes françaises. Le choix de la méthode sera en fonction de l'espace disponible, du climat, des ressources en eau, des objectifs de production et du budget.
Plusieurs méthodes se distinguent par leur efficacité
- l'hydroponie : les plantes sont cultivées sans terre, mais avec du substrat inerte et elles sont nourries avec du liquide nutritif. Cette technique offre une grande et rapide productivité, elle peut se faire sur des étagères ou des colonnes, elle ne consomme pas beaucoup d'eau avec le recyclage et les conditions peuvent être réglées. Le coût initial est cependant élevé.
- l'aquaponie : celle-ci consiste à élever des poissons et à cultiver dans un système fermé. C'est-à-dire que les déjections des poissons servent d'engrais et les plantes filtrent l'eau pour la rendre propre pour les poissons. L'investissement initial est coûteux, l'espace requis est modéré, mais le rendement est élevé.
- la permaculture : elle imite l'écosystème naturel. C'est un système agricole durable et en harmonie avec l'environnement. Le prix initial est moyen, l'espace requis et le rendement sont variables. Cette technique nécessite des connaissances en écologie et en biologie.
Pour vous donner une idée de la tendance de cette culture, sachez que Singapour a développé des fermes verticales hydroponiques pour les besoins alimentaires et ses habitants. En France, de nombreuses villes ont mis en place des projets de permaculture (école, hôpital, quartier populaire…).
Comment démarrer un projet d'agriculture urbaine à Paris ?
Paris est un terrain urbain idéal pour les exploitations agricoles urbaines. Le sol, le climat et les possibilités poussent les Parisiens à cultiver. Pour commencer, il vous faut trouver un espace à cultiver, évaluer les contraintes et les possibilités, choisir que cultiver et choisir la technique de culture. N'oubliez pas de vous renseigner auprès de la ville pour connaître le code et les règlements à ce sujet.
Paris offre un terrain fertile pour l'agriculture urbaine
À Paris, tout est réuni pour réussir votre agriculture urbaine. Il vous suffit de trouver un toit, un balcon, un terrain vague ou un jardin partagé. De connaître l'exposition au soleil, la qualité du sol et l'accès à l'eau. Ensuite, vous choisissez ce que vous voulez planter en fonction de ces détails, du climat parisien et de l'espace disponible. La permaculture est la plus conseillée, mais elle nécessite des connaissances avancées. Sinon, vous pouvez toujours faire un potager traditionnel.
Si vous êtes novice, sachez qu'à Paris, il existe des soutiens comme Parisculteurs, la Mairie, des associations et le voisinage pour vous aider. Formez-vous avec des livres et des tutoriels sur internet, échangez avec les autres sur des forums et des événements dédiés, commencez petit et soyez patient.
L'agriculture urbaine est bien plus qu'une simple mode, c'est une véritable révolution qui redéfinit notre rapport à la ville et à l'alimentation. En développant les cultures et les élevages urbains, nous créons des espaces de vie plus agréables, plus résilients et plus durables. Alors, n'hésitez plus, rejoignez le mouvement et contribuez à faire de votre ville un jardin !